Mandy de Julie Andrews

OIP (5)Mandy, une adorable orpheline d’une dizaine d’années, très solitaire et un brin rêveuse, recherche désespérément un endroit qu’elle pourrait considérer comme son propre foyer. Un jour qu’elle flâne dans la cour de son orphelinat lugubre, elle décide d’escalader le mur de vieilles pierres dans l’idée de jeter un œil à ce qui pourrait bien se cacher derrière… Mandy découvre avec émerveillement un monde à part, suspendu dans le temps et qui abrite un petit bois dissimulé en pleine campagne ainsi qu’un adorable cottage qui semble abandonné. La petite fille a pris sa décision, elle deviendra la gardienne de ce jardin secret et en fera son repaire … Les saisons défilent et Mandy prend très à coeur cette nouvelle mission. Ce lieu merveilleux bien qu’en jachère, mérite un soin tout particulier. Notre orpheline travaille donc d’arrache-pied à désherber, débroussailler, tailler et planter pour redonner à cette propriété cachée son éclat d’antan. Parfois, elle n’a d’autre choix que “d’emprunter” des outils pour entretenir et aménager son petit monde devenu au fil des mois un véritable havre de paix. Malheureusement, un soir d’orage, Mandy attrape froid, la voilà souffrante dans son cottage glacial où l’humidité suinte à travers chacun de ses recoins. Personne ne semble connaître sa cachette. La petite fille intrépide est alors portée disparue … Mais un “admirateur” secret veille sur elle …  

Voici un joli roman à l’ambiance charmante et bucolique qui m’a grandement plu. C’est pour moi un petit coup de cœur. J’adore ce style de roman enfantin bourré d’optimisme qui réussit à nous mettre du baume au cœur dès la première page avalée. Malgré une atmosphère a priori un tantinet triste qui a parfois tendance à verser un peu trop dans le pathos (préparez les mouchoirs), cette œuvre douce demeure particulièrement rafraîchissante. Julie Andrews est une conteuse née.

OIP (6)Non seulement elle est une actrice talentueuse mais à ma grande surprise j’ai découvert qu’elle était aussi une romancière hors pair à la plume classique et d’une grande fluidité. Son roman est une friandise délicieuse dont je me suis délectée. En outre, cette lecture en version originale s’est révélée plutôt accessible. Certes, le vocabulaire peut parfois paraître un brin désuet pour un lecteur habitué aux lectures contemporaines, mais c’est aussi là que réside son originalité. Cette lecture paraît plus ancienne qu’elle ne l’est véritablement. On y décèle quelques clins d’oeil aux romans victoriens anglo-saxons, un choix d’écriture qui n’est sans doute pas anodin connaissant l’auteure classieuse qui l’a écrit…

Quant aux personnages, Mandy est incontestablement le point central de cette jolie histoire. C’est une petite fille très attachante. Sa détermination force le respect et son désir insatiable d’amour est poignant. On ne peut s’empêcher d’aimer cette orpheline si extravagante et différente des autres enfants. Même si on sait d’avance que l’issue du livre ne peut qu’être heureuse, on souffre et on s’inquiète malgré tout de son sort au fil des chapitres. J’ai ainsi retrouvé une atmosphère douce-amère analogue aux romans de Frances Hodgson Burnett tout comme la même personnalité fantasque et courageuse de l’adorable Sarah, l’héroïne principale de ce roman qui m’avait beaucoup marquée. J’en parle ici dans ce billet. Cependant, Mandy est plus chanceuse car autour d’elle ne gravitent que des personnages bienveillants et protecteurs. Point de vilains dans cette histoire somme toute innocente et où il ne se passe au fond pas grand-chose, car cette lecture récréative est avant tout destinée à un très jeune lectorat. Bien entendu, ce récit s’inscrit également dans les romans moralisateurs du XIXème siècle très dickensien où les âmes charitables sont toujours récompensées pour leur droiture et leur grande bonté, une vision quelque peu simpliste mais réconfortante et qui a par ailleurs le mérite de nous faire du bien en nous redonnant foi en l’être humain. Après tout, les pensées positives génèrent du bonheur … N’est-ce pas là la théorie controversée mais diablement intéressante du roman de développement personnel « Le secret » qui nous invite à développer la pensée positive pour accéder à la félicité? … Une théorie finalement plutôt pétrie de bon sens…

Enfin, les scènes paisibles et bucoliques dans le cottage où paresse Mandy durant de longs après-midis m’ont enchantée. Sans faire de véritables remous, elles m’ont tout bonnement donné envie de me ressourcer, en cultivant à mon tour mon propre jardin. Etrangement, ce livre a eu sur moi un pouvoir apaisant, bien plus que le roman « L’été de la sorcière » dont le message trop fumeux m’avait laissée assez dubitative (chacun sa sensibilité). J’ai depuis pris plaisir à soigner mes plantes et en particulier mes rosiers. Je compte bien moi aussi préparer un petit potager pour savourer les légumes de saison que mon jardin voudra bien m’offrir. Ce qui est une première, n’ayant jamais auparavant trouvé un plaisir quelconque à mettre les mains dans la terre. Finalement, je me rends compte que rien n’est jamais perdu. Mandy a réussi l’exploit de me transmettre son amour des plaisirs simples. On oublie souvent la chance que l’on a d’avoir un petit chez soi, il faut en profiter…

Pour conclure, ce roman joliment écrit paru dans les années 70 et au style un tantinet ampoulé reste un petit bijou, une merveille d’inventivité et un bel hommage aux classiques de la littérature enfantine britannique. Le vocabulaire en anglais est très accessible et le livre est agrémenté de très belles illustrations en mode sépia. 

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En bref : une douce lecture pleine d’espoir et de bons sentiments délicieusement revigorante. A mettre entre toutes les mains. Seul bémol, ce roman n’a, ne semble t-il, jamais été traduit en français ! Quel dommage ! Il pourrait pourtant faire l’objet d’une magnifique édition limitée et de luxe, à l’image des romans de Anne de Green Gables si bien mis en valeur par les Editions Toussaint Louverture…

Je vous partage en passant quelques photos prises ce soir des roses de mon jardin…  Les pétales sont en train d’éclore progressivement… Je n’ai pas vraiment la main verte mais j’apprends doucement à les entretenir. Si vous avez des conseils pour soigner les rosiers, n’hésitez-pas, je suis toujours preneuse !

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Cette lecture s’inscrit dans le challenge Cottagecore  dans les catégories Retour aux sources, Les propriétés et jardins dissimulés ainsi que The cottage lifestyle puisqu’on y trouve aussi de précieux conseils pour se lancer dans le jardinage. Ce roman participe également au Mois anglais !

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16 commentaires pour Mandy de Julie Andrews

  1. Chicky Poo dit :

    Il a l’air très chouette ce roman ! Il y a bien longtemps que je n’ai pas lu de roman en anglais, je pense que je perds un peu de mon vocabulaire, il faudrait que je m’y remette !

    • missycornish dit :

      Oui il est très doux Chicky Poo. Je pense qu’il te plairait. Ce n’est pas toujours facile de lire en anglais surtout en fin d’année quand on est fatigué. 😔 J’espère que tu pourras t’y remettre tranquillement. 😊😉

  2. dommage pour la traduction, ça pourrait marcher en effet!

    • missycornish dit :

      Oui c’est idiot. Je ne comprends pas pourquoi après toutes ses années alors que c’est un classique moderne en Angleterre, il est inconnu en France. 😉🤔

  3. alexmotamots dit :

    Quand j’ai vue le mon de l’auteure, je me suis demandée si c’était la même.

  4. alexmotamots dit :

    Quand j’ai vu le nom de l’auteure, je me suis demandée si c’était la même.

  5. Que ça a l’air joli !! J’ignorais totalement que Julie Andrews écrivait. On pense en effet à d’autres textes célèbres mais ça a l’air bien sympa en soi-même aussi, donc je relève la référence ! (ça fait 2 titres en 5 minutes repérés chez toi… ^_^) Bises et bonne fin de semaine à tous les 3!

  6. Marjorie de Bazouges dit :

    Mmmmmmm on dirait un bonbon tout doux. Ça fait envie.

  7. rachel dit :

    Oh punaise…vraiment dommage…on va esperer une traduction….oh cette histoire semble vraiment adorable……et de bien belles roses….

  8. Alban dit :

    Merci pour cette découverte ! Bonne journée, Alban https://albanfreneau.com/

  9. Milly dit :

    Dommage, je ne lis pas assez bien l’anglais. Je suis allée voir les couvertures et se peut-il qu’il y ait une suite? Ou c’est simplement que la présentation des couvertures diffèrent?

    • missycornish dit :

      Bonsoir Milly! Ah dommage. C’est ce que je regrette avec cette lecture, qu’elle n’existe pas en français. Elle plairait pourtant à un certain public. Je ne sais pas s’il y a une suite je vais vérifier. Ce sont peut-être des éditions différentes.

On papote?