Avant de me lancer pour de bon dans le Pumpkin Autumn Challenge et de débuter enfin ma saison favorite en amorçant une première lecture pour le Mois Halloween que j’attends avec fébrilité depuis plusieurs semaines déjà (les portes du manoir hanté s’ouvriront le 15 septembre, plus que quelques jours à patienter sagement!), je souhaitais partager avec vous mon ressenti sur une petite lecture de vacances, La bicyclette bleue, un roman de hall de gare par excellence que j’ai lu quasiment d’une traite.
J’avais entendu de nombreuses critiques mitigées et partagées quant à la véritable qualité de cette saga littéraire. La romancière avait d’ailleurs été fortement vilipendée à la publication de son premier roman (à juste titre…). Elle s’était, en outre, retrouvée au cœur d’un gigantesque procès pour plagiat mais avait réussi par je ne sais quelle prouesse à être innocentée… En effet, en lisant les tous premiers chapitres du livre, il est bien difficile de ne pas penser au chef d’œuvre de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent dont l’intrigue a été sans aucun scrupule calquée et copiée dans La bicyclette bleue. L’auteur s’est initialement bien gardé d’assumer ce plagiat éhonté… Et pourtant, il est bel et bien réel, impossible de pas y songer au fil de la lecture… Et en particulier dans la scène d’ouverture qui est parfois à quelques mots près la même !
L’histoire de ce roman de piètre qualité littéraire est somme toute assez simpliste, une jeune fille capricieuse et insouciante, amoureuse du fiancé de son amie se retrouve malgré elle au cœur d’une guerre qui va bien évidemment bouleverser sa vie tout comme son cocon familial. Ici, il n’est plus question de guerre de Sécession mais de la Seconde Guerre mondiale. Léa est tout bonnement Scarlett en plus garce et l’histoire plante son décor non plus à Tara, une plantation sudiste de coton mais dans un vignoble du sud de la France nommé Montillac, une propriété familiale florissante qui évoque à elle seule une vieille société bourgeoise bien franchouillarde et prospère…
Je dois avouer avoir eu du mal à m’attacher au personnage féminin principal, une jeune fille gâtée à son papa et dépourvue de toute bonté. Léa est tout bonnement infecte. Son joli minois lui permet cependant de séduire son entourage, admiratif devant ses charmes soit-disant exquis… mais cela suffit-il pour la rendre agréable aux yeux du lecteur? Certes non. C’est avant tout une pimbêche narcissique.
Ce petit roman m’a d’abord, à ma grande honte et consternation, bien divertit. J’ai passé un agréable moment mais, une fois la dernière page tournée, je me suis aperçue qu’il ne me restait plus grand-chose de cette lecture trop légère. Les personnages ont retrouvé des contours flous et brumeux. Il m’était dès lors impossible de me souvenir d’eux clairement, mes pensées revenaient en outre toujours à Autant en emporte le vent. J’ai par ailleurs eu une envie furieuse de retrouver la verve brillante de l’écrivaine tout comme son héroïne quelque peu controversée, cette fameuse Scarlett au caractère bien trempé, bien plus complexe, que cette midinette de Léa si agaçante.
Pour conclure, cette découverte du premier tome de cette saga s’est révélée un tantinet mitigée car l’auteure manque à mon sens d’honnêteté. Aujourd’hui, on évoque davantage une transposition moderne de l’œuvre originale plutôt qu’une contrefaçon, une sorte d’hommage déguisé, suis-je vraiment néanmoins convaincue? Ce roman trop inspiré manque malgré tout de finesse.
Je n’ai néanmoins pas boudé mon plaisir en le lisant car Régine Deforges, plutôt futée et culottée, a tenté avec plus ou moins de talent (et de lourdeur…) d’apporter une petite touche d’originalité en pimentant son récit de scènes érotiques bien racoleuses. L’époque de la Résistance ainsi que de la Collaboration en France est aussi bien documentée et semble plutôt authentique. J’ai aimé le passage consacré à l’exode des français vers le sud (un exode qu’à connu ma propre grand-mère jusqu’à Montargis sous les attaques des Stukas, ces avions de guerre impitoyables). Les scènes de bombardements sont très bien décrites et éprouvantes. Elles sont particulièrement vives. On à l’impression d’y être. Malgré ces petits points positifs, le lecteur ne peut cependant être dupe. La contrefaçon est flagrante.
Je ne souhaite pas m’étendre davantage sur cette œuvre qui a déjà bénéficié d’une publicité importante bien qu’extrêmement malhonnête de la part de la presse française qui s’est empressée d’évoquer un “bijou du patrimoine français original”! On repassera pour cette dernière qualité.
En bref: les pages ont bien entendu défilé à un rythme effréné mais comment ne pas aimer le roman quant l’intrigue quasi-identique à Autant en emporte le vent y est “pompée”? Je suis une fan incontournable de ce chef-d’œuvre littéraire que j’ai lu à deux reprises dans son intégralité. Si comme je l’ai dit précédemment, j’ai donc passé un agréable moment de lecture sur le moment, cela n’a malheureusement pas été suffisant pour me donner l’envie de me plonger dar dar dans le deuxième tome qui devra attendre la fin de l’automne pour être ouvert… Je suis curieuse de savoir si l’auteure parviendra à se détacher de l’œuvre originale ou si elle persistera dans sa supercherie. Affaire à suivre…
Un dernier mot sur l’adaptation télévisée de 1999 qui prend de nombreuses libertés d’écriture une fois encore dans l’intrigue, comme pour tenter de faire oublier le plagiat trop évident des romans. Les costumes sont somptueux et l’époque est plutôt bien restituée mais la qualité de son est tout bonnement catastrophique. Il m’a fallu beaucoup de concentration pour entendre les dialogues. Pourquoi a-t-on toujours autant de difficultés à entendre les acteurs français qui parlent souvent dans leur barbe?
Toutefois, j’ai trouvé que pour une fois le héros masculin, François Tavernier, était bien appétissant. L’acteur masculin choisi pour le rôle est charismatique et séduisant, ce qui reconnaissons-le ne gâche rien… Quant à Laetitia Casta qui incarne avec maladresse Léa, si elle est bien entendu toujours sublime et possède une plastique de rêve, à mon grand regret, elle joue comme un pied. Quel dommage ! Un extrait:
Je n’ai pas tenu et n’ai pu me résoudre à voir le téléfilm dans son intégralité, ce petit nanar agréable mais sans éclat, en deux parties ne m’a pas particulièrement captivée… Je me suis arrêtée au premier épisode. Tant pis, une autre fois peut-être ou pas !
Je suis d’accord avec toi pour le plagiat ; crois-moi ou non, mais j’ai lu ce roman juste après …celui de Margaret Mitchell !!
Je me permets de te conseiller de poursuivre la saga jusqu’au tome 4…
J’aime beaucoup l’adaptation ; je ne trouve Laëtitia Casta que peu convaincante dans les scènes de séduction.
Elle prend cher Laëtitia Casta ^^ Tu me fais bien rire 😉
J’avoue que ni le livre ni le film ne m’attirent, j’ai trop de préjugés je crois 😉
Lu quand j’étais ado, je l’avais dévoré. Mais il est vrai que je trouvais déjà qu’il ne cassait pas 3 pattes à un canard…..
Et bin on peut dire que tu n’as pas apprecie…lol…presque…en tout cas je passe mon tour, il ne m’avait pas attire a l’epoque…encore moins aujourd’hui…;)
Ce n’est pas un indispensable selon moi Rachel. Je pense pas que tu perdes grand chose. C’est un livre un peu superficiel je trouve. 😊
Bon ta vive et très claire chronique me donne surtout envie de découvrir à mon tour Autant en emporte le vent rapidement donc je te remercie.
Du coup j’espère que les personnes qui m’ont recommandé cette lecture n’ont pas du lire ce dernier.
Ah! Si tu ne l’as pas encore lu, précipite-toi sur ce chef-d’œuvre. C’est un roman foisonnant. Oui je l’espère la similitude est flagrante.
Super chronique en tout cas !
Tu m’as donné envie de lire autant en emporte le vent ! 🙂
J’ai toujours eu envie de lire cette série, mais c’est vrai que c’est choquant de lire un plagiat. Meilleure lecture dans ton prochain choix! 🙂