Les vacances ont officiellement débuté! Quelle meilleure façon de commencer cette nouvelle période estivale qu’en lisant, Anne d’Avonlea, le second tome très cottage core des aventures de notre chère Anne Shirley. J’ai une fois de plus retrouvé avec allégresse la jolie frimousse et les beaux yeux gris de cette rousse au tempérament de feu.
Notre adorable petite orpheline est enfin sortie de sa chrysalide, la voilà désormais une jeune institutrice de seize ans. Toujours aussi fantasque mais malgré tout plus raisonnable, Anne est à présent bien plus posée et moins pipelette. Elle possède cependant encore ce besoin, chevillé au corps, d’être aimée par tout son entourage.
La jeune fille qui n’a plus que Marilla, depuis la mort de Matthew, comme seule tutrice, s’efforce de faire bonne figure et aide sa mère adoptive dans toutes ses tâches. Une amitié s’accentue également en filigrane dans la trame principale avec le séduisant Gilbert, son ancien rival à l’école… On est bien loin de l’animosité initiale qui caractérisait leur duo. Cette relation amicale se meut peu à peu en un sentiment plus profond, une douce idylle semble d’ailleurs se profiler peu à peu… La suite de cette merveilleuse saga romantique nous en dira sans doute davantage. Hâte de voir comment leur relation va évoluer.
Dans ce second volet, Anne est également toujours à l’affût de nouveaux projets. Le club des Embellisseurs (rebaptisé sous cape par les mauvaises langues du village “le club du flirt”), une société d’amis dont le principal but est d’améliorer l’esthétisme des lieux qui entourent sa petite bourgade, est devenu sa nouvelle lubie. J’aime la façon dont Anne Shirley semble contaminer son monde. L’optimisme inébranlable tout comme cette aura bienveillante qui la caractérisent touchent au fil du temps toutes les personnes qui gravitent autour d’elle.
Sa relation avec les enfants est par ailleurs particulièrement touchante. Parce qu’elle a elle-même souffert durant sa petite enfance de solitude et d’un manque cruel d’amour, la jeune femme est dotée d’une grande empathie. Elle n’est d’ailleurs pas en reste lorsqu’elle doit, aux côtés d’une Marilla vieillissante et dont la vue décline de plus en plus, s’occuper de jumeaux orphelins. Davy et Dora ont des personnalités diamétralement opposées. L’un est récalcitrant à l’autorité et indiscipliné, l’autre est un ange placide et doux. Ces deux êtres occupent désormais une place prépondérante dans la vie de notre généreuse Anne qui s’efforcera de les éduquer.
Anne Shirley est aussi une institutrice passionnée qui prend très à cœur sa mission de transmission. J’ai beaucoup aimé sa manière bien à elle d’instruire ses élèves. Elle apprend au fur et à mesure de ses erreurs de jeunesse. Bien que ses élèves sont de véritables têtes de mules, cet admirable bout de femme est déterminée à réussir et s’investit corps et âmes dans tout ce qu’elle entreprend, et si parfois le métier d’enseignant semble charger d’une multitude d’épreuves, Anne a beau se questionner sur l’avenir de sa profession, elle ne baisse pas pourtant les bras. Elle évoque par ailleurs les déboires tout comme les déconvenues que subissent quotidiennement les enseignants:
“… Un découragement qui n’avait aucune véritable raison d’être car rien de grave n’était arrivé. Mais elle était épuisée et en venait à se dire qu’elle n’arrivait jamais à apprécier l’enseignement. Et ce serait vraiment horrible de faire quelque chose qui vous rebute tous les jours pendant, disons quarante ans.”
Une réflexion qui m’a fait sourire car ses préoccupations entrent en écho avec mes propres doutes en tant que professeure.
Lucy Montgomery réussit donc avec brio à faire évoluer la personnalité d’Anne Shirley pour la forger à sa nouvelle vie de femme. On a ainsi l’impression de la connaître intimement, de faire partie de son petit cercle d’amis. Le roman se présente parfois comme un guide spirituel sur la vie, il est en effet bourré de conseils pertinents sur le bonheur:
“ En fait, déclara Anne à Marilla, je vois que les journées les plus belles et les plus agréables ne sont pas celles où il se passe des choses magnifiques et incroyables ou passionnantes, mais celles qui ont su faire couler le long de sa plume un peu de son âme”.
On y découvre aussi une jeune écrivaine en herbe qui s’inspire de son quotidien. Ainsi, les événements en apparence sans grand intérêt mais qui font pourtant le sel de la vie à Avonlea deviennent de précieux trésors d’inspiration pour ses écrits. On suit de ce fait une fois encore les pérégrinations d’Anne Shirley avec le sourire aux lèvres. Les petites aventures d’Anne sont comme de délicieuses madeleines de Proust. Elles dégagent un sentiment nostalgique réconfortant.
L’auteure déploie en outre un monde bucolique d’une rare beauté. La plume enchanteresse de Lucy Montgomery nous transporte à chaque page. Si ses romans aux vertus apaisantes présentent peu de surprises, les chapitres se laisse dévorer. On a l’impression de retourner dans un univers familier, comme si on retrouvait des personnes chères à notre cœur. Ce second volet est par ailleurs émaillé de superbes descriptions poétiques et caractérisé par une petite touche d’humour débridé. Anne multipliant toujours les bourdes, on a droit à quelques passages drôles et rocambolesques délicieux. Les passages magnifiques de descriptions bucoliques invitent de ce fait le lecteur à la rêverie et renouent ce dernier à son âme d’enfant.
L’auteure croque par ailleurs des personnalités irrésistibles auxquelles on ne peut que s’attacher au fil des pages. On savoure chaque ligne comme on savoure un délicieux bonbon. C’est un régal d’écriture. J’adore cette ambiance un peu désuète, une bouffée d’air frais dans cette atmosphère morne actuelle et cet été qui semble timidement pointer le bout de son nez.
Les contours de l’univers charmant de cette saga, La maison aux pignons vert, pourtant initialement imaginaire, forment progressivement un monde crédible et coloré où il fait bon vivre. On referme le livre avec une petite pointe de regret et de mélancolie en espérant retrouver promptement ces héros de papier.
En bref: un roman donc léger et attendrissant où il ne se passe pas grand-chose au fond mais où on se laisse porter avec douceur d’une page à l’autre. Anne Shirley n’a donc pas fini de nous enchanter et de nous faire sourire. Voici donc la suite merveilleuse des aventures de cette jolie rousse espiègle, que j’ai lue avec un plaisir une fois de plus renouvelé.
J’ai visionné en parallèle de ma lecture le premier et le second épisode du feuilleton canadien, Le bonheur au bout du chemin, de 1985, une adaptation fidèle, réalisée par Kevin Sullivan qui rebooste le moral. Chaque épisode dure environ 1h30, de quoi se régaler et savourer pleinement l’univers enchanteur de cette jolie saga. En outre, l’actrice qui incarne à l’écran Anne Shirley est tout simplement parfaite pour son rôle. Elle embellit au fil des épisodes et est aussi belle que touchante dans son jeu. J’adore ses tenues très Dark Academy. Je suis incontestablement devenue une admiratrice fervente de l’œuvre de Montgomery grâce à cette mini- série. Pour retrouver mon avis sur le premier tome de cette saga, Anne de Green Gables, c’est ici.
Ma toute première participation au Challenge Cottagecore pour cette année.
Savourer chaque ligne comme un bonbon, c’est exactement ça ! 🙂 Je me régale avec chaque tome, j’ai le 5ème sous le coude, j’ai hâte de me plonger dedans =)
Je vais pas tarder à commencer le tome 3. Ma mère est en train de le lire. On se les prête.
Je suppose qu’il est inutile d’ajouter que je suis une amoureuse finie de tout l’oeuvre de Lucy Maud Montgomery? Principalement, celle de Anne qui demeure la plus populaire et la plus attachante. La semaine dernière, j’ai commencé à réécouter une dernière télé-série (saison 4) qui fait suite à ‘Anne et les pignons verts’.
Cette fois, nous sommes en 1945. La guerre est finie et nous retrouvons Anne au milieu de sa quarantaine. Elle est toujours écrivaine. Cette quatrième série présente Anne qui revient sur les lieux des pignons verts. À l’étage, des lettres sont retrouvées entre les planches de la chambre du haut. Celle-ci l’aideront à résoudre de vieux secrets de famille, ainsi qu’à comprendre enfin d’où lui vient son imagination débordante.
Je crois que cette série fut réalisée à partir du livre de Budge Wilson ‘Anne … Avant la maison aux pignons verts. (Très bien écrit, on croirait que c’est L.M. Montgomery elle-même qui l’a écrit. Shirley MacLane fait partie de la distribution. Quant à Anne, elle a environ 5 ans. Merci pour ce joli billet missycornish! « ) Du coup, la présentation de cette collection est vraiment très belle. 🙂
Oh Milly! J’ai été tellement contente de te lire! Je ne connais pas du tout cette série dont tu parles mais il faut à tout prix que je l’écoute. Sais-tu où on peut la trouver? J’ai découvert tardivement la série La maison aux pignons verts mais depuis je une fan inconditionnelle. J’adore Anne et son caractère. Je trouve que c’est une femme inspirante.
Je crois que tu pourras la trouver sur amazon.fr peut-être? Je te mets le lien qui propose le DVD… https://www.amazon.fr/s?k=Anne+of+Green+Gables+A+New+Beginning&i=dvd&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=13WXPOR58VR5M&sprefix=anne+of+green+gables+a+new+beginning%2Cdvd%2C1202&ref=nb_sb_noss
Super merci! Je vais essayer de le voir. J’adore Shirley Mclaine. 😊😉
Il est certain que ce roman avait de quoi te faire parler. Quelle merveilleuse chronique qui rend si joliment hommage à Lucy Maud Montgomery et notre chère Anne dont j’attends le sixième tome avec impatience.
Ah le sixième tome! C’est fou ce que cela passe vite. J’ai prévu de lire le tome 3 ce mois-ci. Je me les réserve pour les moments de détente et de calme. 😊
J’ai hâte de découvrir tout cela !
Passe de belles vacances !
Et bin tout un ouvrage pour l’ete…pas prise de tete…c’est bien aussi
Oui ça fait du bien de temps en temps.