Vacances rimant avec détente et plaisir, j’ai pris l’expression au pied de la lettre ! Depuis mon arrivée en Normandie, le soleil n’a pas cessé de briller. Le jardin est en fleurs, le ciel est bleu et les oiseaux chantent. Je passe la majeure partie de mon temps au grand air. La piscine a repris du service et j’ai bien l’intention d’y barboter cet après-midi. Peut-être irai-je m’asseoir aussi sur le rocking chair sous la pergola pour bouquiner?
Bien entendu, je ne passe pas mes journées à buller, je lis beaucoup et j’écris… un peu. J’ai ainsi dernièrement achevé la lecture de Chéri de Colette, une histoire d’amour douce amère entre un jeune homme et une femme d’âge mûr. Le roman est fondamentalement triste mais l’écrivaine ne verse pourtant pas une seule fois dans le mélodrame. La psychologie des personnages reste subtile jusqu’à la dernière page. Je lui consacrerai d’ailleurs un billet dès que j’en aurai terminé avec La promesse de l’aube de Romain Gary. Je suis actuellement en train de peaufiner le texte avant de vous le livrer. J’ai une fois de plus tenté de terminer l’Idiot de Doistoïevski, il va bien falloir que je donne un vrai coup de collier si je veux pouvoir en venir à bout. Certains passages, même après les avoir relus plusieurs fois, restent encore obscurs pour moi. Les intrigues se succèdent à un rythme effréné et je dois à mon grand regret avouer n’avoir pas saisi la nature de tous les enjeux de cette histoire enchevêtrée… Je me suis procuré une étude Folio pour m’épauler et j’ai l’impression d’être à nouveau une petite fille apprenant pas à pas la lecture avec son maître. C’est très frustrant et assez décourageant.
J’ai également fini de lire Les Boucanières d’Edith Warthon, un roman qui m’a particulièrement plu. J’aime l’écriture de l’auteure tout comme l’ambiance. Le romantisme de ces héroïnes américaines est mis à rude épreuve par la société anglaise très étriquée du 19e siècle. On suit donc leur parcours dans cette jungle humaine, la façon dont elles vont tout mettre en oeuvre pour s’adapter à leur nouvelle position sociale. J’ai visionné sur Youtube toute la série télévisée adaptée et je me suis régalée. Je vous la conseille vivement. Le film est un peu vieillot mais les acteurs restent tout de même excellents.
Je vous le confesse aussi, j’ai fait une toute petite entorse à mon programme de lectures estivales, la faute à ma sœur la Gueuse qui possède elle aussi une bibliothèque très alléchante et à laquelle je n’ai bien évidemment pu résister dès mon arrivée en Normandie. Je me suis plongée dans l’oeuvre foisonnante de Lawrence Durell, Le Quatuor d’Alexandrie. Une fois passé la barrière de la langue assez précieuse, j’ai été happée par le style poétique de l’écrivain. Ce livre est une pure merveille. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi il est peu adoubé par le monde littéraire, ce qui est à mon sens scandaleux ! Manifestement, il n’est pas apprécié à sa juste valeur, pourquoi donc ? En parcourant le dernier hors-série du Nouvel Observateur consacré aux chefs-d’oeuvre de la littérature du 19e et 20e siècle, j’ai été surprise de voir qu’aucune critique ne s’était penchée sur son cas. Il semble que cette oeuvre ai été volontairement mise à l’écart voire même occultée. Ce n’est pas étonnant, lorsque Durell publie Le Quatuor D’Alexandrie, (son opus magnus -oeuvre magistrale-) le public le remarque à peine car la structure de son roman est considérée bien trop classique pour l’époque et ne résiste pas à la déferlante de titres encensés par le mouvement surréaliste et réaliste dont Marguerite Duras fait d’ailleurs partie. Je pense, honnêtement, que Lawrence Durell devait sûrement représenter un danger pour cette idéologie, son oeuvre les aurait sans conteste alors éclipsés.
J’espère que les blogs vont lui rendre ses titres de noblesse (je compte sur vous!). Certes, ce roman présenté en quatre parties est un pavé mais qu’importe! On lit bien aujourd’hui La Recherche du temps perdu tout comme Belle du Seigneur dont les lectures sont pourtant réputées tout aussi fastidieuses. Vladimir Volkoff, un écrivain de renom du 20e siècle, aujourd’hui disparu et qui tend lui aussi à tomber dans l’oubli, écrit dans sa préface au Quatuor que si l’oeuvre de Proust La Recherche est le chef-d’oeuvre littéraire de la fin du 19e siècle, celle de Durell est indubitablement celui du 20e siècle. Alors, convaincus ? Si vous souhaitez découvrir cet auteur remarquable, profitez de ces vacances pour faire l’acquisition de son roman. Pas d’excuses! Il existe en coffret dans la collection Le Livre de poche. Précipitez-vous en librairie, allez nom de nom l’acheter ! Vous ne serez pas déçus!
Mais de quoi peut bien traiter un tel livre me direz-vous? Eh bien, de la ville d’Alexandrie, (celle dont la bibliothèque incroyable a brûlé emportant avec elle tous ses secrets) que l’auteur britannique a sublimée, en recréant de toute pièce un microcosme passionnant. Je ne vous en dis pas plus. J’en parlerai suffisamment dans plusieurs billets. Je savoure chaque page et grâce à la Gueuse j’écoute également le C.D de lecture en anglais.
Le saviez-vous ? Durell, poète et romancier anglais, était un fin linguiste et a participé lui-même à sa propre traduction française. Avouez qu’il serait bien regrettable que vous n’y jetiez pas un coup d’œil de plus près…
Du reste, je lis également Les Mémoires d’Hadrien un autre monument de la littérature occidentale. Cela tombe bien puisque le fameux Nouvel Observateur dont je vous ai parlé précédemment, lui a dédié une page dans son dernier numéro (une seule !). J’ai une fois de plus succombé à la fièvre acheteuse et ai rapporté d’une foire-à-tout d’un village voisin trois romans d’occasions en très bon état : Les petits enfants du siècle de Christiane Rochefort – j’avais beaucoup apprécié l’année dernière le Repos du guerrier -, Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie – le titre a tout de suite attisé ma curiosité – et enfin, l’Amant de Marguerite Duras, une autre version de l’Amant de la Chine du Nord qui lui a valu le prix Goncourt et que je glisserai bien entre deux lectures.
Je reviens très vite car demain je prend la route pour partir à Paris en escapade (peut-être en profiterai-je pour faire un saut dans ma librairie favorite : Gibert Jeune). Le programme de la journée ? Visiter le Louvre, voir la Mona Lisa, flâner près de la tour Eiffel, faire quelques emplettes et prendre de belles photos!
En attendant, je vous souhaite de très bonnes lectures et de belles journées ensoleillées ! Je vous retrouve à mon retour !
tu as bien raison de défendre « le quatuor d’Alexandrie », j’ai tant envie de le lire depuis longtemps.
Bon séjour dans ma région, la Normandie, et que de belles lectures tu fais, c’est génial
Merci Denis! Je suis complètement accro. Je lis pour le moment la première partie Justine mais c’est vraiment passionnant. Ce livre est magistral. Je n’ai jamais rien lu de tel auparavant. Je pense faire une chronique de chaque livre (j’ai l’édition regroupée du Livre de Poche.)
Bref, c’est une belle découverte. J’en reviens pas d’être si longtemps passé à côté de cette merveille. J’espère que tu passes de très bonnes vacances toi aussi. Bises
j’ai aussi « le quatuor d’Alexandrie » dans la collection « pochothèque » en un tome (ce que tu as peut-être aussi). Je dois le lire depuis des années et ce tome acheté l’an dernier devrait rentrer vite dans un prochain temps de lecture (difficile à trouver). J’attends avec impatience que tu présentes le 1er tome du quatuor pour voir si je plonge aussitôt dedans
J’espère pouvoir présenter au moins le premier tome cet été. Cela dépendra de ma vitesse de lecture. J’en lis tous les jours un peu plus mais j’ai besoin de m’isoler, les bruits parasites m’empêchent de me concentrer, les phrases sont parfois trop tarabiscotées. Mais c’est tout de même un régale. Et puis le roman soulève tellement de questionnement philosophique, cela aurait pu faire un super sujet d’étude pour un rendez-vous philo sur la blogosphère. J’ai intérêt à prendre pas mal de notes si je veux pouvoir en parler parce que l’auteur fonctionne par tropismes d’une certaine manière.
bonne lecture. Il est des livres comme cela qui demandent de l’attention, de la concentration maximum. Livre trop gros je pense pour le proposer en LC de lecture philo. On attend ton ressenti, alors
Profite bien pour toi déjà mais aussi pour celles (et ceux) qui t’envient !
Merci petite Fleur, j’espère que tu profites aussi du soleil et que tu te détend bien. Merci pour ta visite!
Je suis impressionnée par tout ce que tu as entrepris de lire. Mais en même temps je comprends… La lecture peut être dévorante! Depuis la fin de l’année scolaire, le 5 juillet, j’en ai fini du cahier-journal, des manuels scolaires…et je prends le temps de lire des romans, des lectures pour moi seulement (pas pour le travail non non, pour le plaisir). J’ai commencé par La fille de l’écrivain, d’Henri Troyat (quelques heures suffisent, c’est très « fluide »), et j’ai poursuivi avec Sur la route de Madison de Robert James Waller. J’avais d’abord commencé par le film que j’avais beaucoup aimé.
En tout cas, merci Amélie de nous faire part de tes lectures qui nous permettent de découvrir des ouvrages ou bien de nous les rappeler.
Bises,
Séverine.
PS: je t’ai envoyé un message fb, en espérant vous voir cet été avant votre départ pour l’Angleterre.
Coucou Séverine,
Pour ton message facebook pas moyen de te répondre sur cette boîte mail, ça bloque sûrement parce que la connexion est mauvaise. Nous sommes libres le 9 août! On sera ravis de vous vous voir. Peut-tu me dire si la date te convient toujours et l’adresse de ton domicile ainsi que le programme (à quelle veux-tu que nous débarquions chez toi?) par mail?
Je suis contente de te lire sur le blog, j’ai lu il y a quelques années Sur la route de Madison. Je ne connais pas en revanche l’autre auteur.
J’espère te lire encore sur la blogosphère, ça fait plaisir. A très bientôt.
Coucou Amélie,
Juste pour te dire que je t’ai envoyé un mail sur ta boîte hotmail: j’espère qu’elle est toujours active.
A très vite,
Séverine.
Rooooh oui tu es trop belle sur ton nouvel avatar !!!
Lol merci Lili! C’est l’été donc je suis en meilleure forme et plus souriante! J’espère que tu passes de bonnes vacances et que tu as pu bien te reposer! Bisous
Un conseil pour la visite du Louvre, attend 19h et fait la visite en nocturne, moins de monde et une magie différente …
Sinon tu as eu raison de t’arrêter sur le titre de Balzac et la petite tailleuse chinois, car ce livre est une petite merveille, qui est passé de main en main chez nous et a suscité beaucoup d’enthousiasme à chaque fois.
Bon grâce à toi j’ai encore quelques livres à rajouter à ma liste de lecture.
Contente Lixou de t’avoir donné quelques idées! J’ai hâte de lire Balzac et la petite tailleuse chinoise. Je t’avoue avoir déjà lu plusieurs chapitres, juste pour savoir un peu le style de l’écrivain. Pour le musée du Louvre ce serait bien de nuit mais ma famille ne sera dispo que l’aprèm, je pense que l’on va sûrement attendre longtemps. J’ai intérêt à avoir un bon livre sous la main. Merci de ton passage sur le blog. A la prochaine !!
Quel bel article, bravo !
Tu es magnifique sur la nouvelle photo de ton profil !
C’est drôle, j’ai moi aussi acheté ce numéro du Nouvel Observateur, et, quant à moi, j’ai été dégoûtée de n’y trouver ni « Autant en emporte le vent » ni « Jane Eyre » !
Et hier, j’ai regardé à la tv le film « Agora » d’Alejandro Aménabar, qui traite justement du saccage de la bibliothèque d’Alexandrie au IVème siècle !! Merci d’avoir cité « Le Quator d’Alexandrie », je vais tenter de me le procurer !
Profite bien de Paris, c’est une si jolie ville !
Bonne fin de semaine !
Je te laisse quelques coquillages en cadeau…
Bises
Merci Ondine! Oui je trouve que le Nouvel Obs était un peu limite. Le choix des oeuvres n’est pas toujours justifié. J’ai surtout remarqué qu’encore une fois on consacre des pages entières à Camus et Céline comme s’ils étaient les maîtres de la littérature. Je ne suis pas convaincue. J’ai le dvd Agora il faudrait que je visionne le film aussi. Passe de bonnes vacances Ondine! Et merci pour les coquillages. Bisous