Bilan des lectures Novembre/Mars, partie 1.

Il semble qu’un « petit » récapitulatif de mes dernières lectures ne soit pas inutile. Une fois de plus, j’ai manqué à mon devoir de blogueuse-chroniqueuse. Non pas que je me sois tourné les pouces et n’aie ouvert aucun ouvrage récemment, au contraire j’ai hiberné pour mieux les savourer. Ayant été prise d’une folle frénésie de lectures comme une gloutonne que je suis, je n’ai pu m’arrêter dans mon élan. Le résultat est là : j’ai de nombreux coups de cœurs comme quelques coups de griffes dont j’aimerais bien vous parler. Je vais donc vous présenter plusieurs bilans ce mois-ci, en plus de mes billets habituels.

susan hill howards endJe me suis inscrite le mois dernier au challenge I read in English chez Miss Bouquinaix et pour honorer ma promesse,  me suis lancée tête baissée dans Howards End is on the landing de Susan Hill (l’auteur du conte fantastique  The Woman in black, adapté récemment pour le grand écran), une sorte de témoignage de l’écrivaine qui a décidé de lire essentiellement durant un an les livres de sa bibliothèque qu’elle avait accumulés tout au long de sa vie,  et en particulier ceux poussiéreux qu’elle a délaissés au fond de vieux cartons. Une résolution économe mais également un excellent moyen de faire le point sur l’évolution de sa personnalité au fil des années. L’idée en elle-même est originale et m’a inspirée, bien qu’elle me paraisse difficilement réalisable étant une acheteuse compulsive (à défaut de grignotage, je fais flamber ma carte bleue sur Amazon, vous imaginez donc la quantité de livres alléchants encore à ma disposition et m’attendant sagement sur mes étagères). Cet ouvrage m’avait été confié par un professeur de lettres que j’ai rencontré lorsque j’enseignais le français l’année dernière. Je dois admettre n’avoir jamais vraiment eu l’envie de l’ouvrir. A l’avenir, je suivrai mon instinct, ce témoignage s’est révélé bien décevant. Je pensais que la romancière, dont j’avais tant apprécié les contes fantastiques, se focaliserait davantage sur son voyage intérieur et ses réflexions intellectuelles découlant de ses lectures mais non, elle a préféré nous raconter des anecdotes sur les rencontres qui l’ont profondément marquée. Je raffole peu de ce genre d’histoires et en particulier lorsque ces fragments de mémoire reflètent un certain snobisme littéraire.

L’attrait de Susan Hill pour les mondanités m’a fortement irritée. Certes, l’auteur évoque à maintes reprises son admiration pour des écrivains de renom tels qu’Edith Wharton, Elizabeth Bowen, Henri James et mêmes certains contemporains qu’elle a rencontrés en chair et en os. Toutefois, ces anecdotes restent assez superficielles et n’apportent pas vraiment d’informations susceptibles d’étayer notre culture littéraire.

Que m’importe de savoir qu’untel n’était pas dans son assiette au cocktail d’un tel, que Susan Hill s’est assis sur une marche avec Monsieur X et qu’ils ont tout deux observé les étoiles. En définitif, si ce livre ne m’avait pas été donné et avait été traduit en français, je ne l’aurais sans- aucun doute jamais lu. Maigre consolation, Susan Hill éprouve tout comme moi des difficultés à lire Proust et est intimidée par son œuvre. Mais qui ne l’a pas été au départ ?

Un livre creux sans grand intérêt dont je ne garde à présent rien qui vaille la peine de partager avec vous.

cov_nabokov_litteraturesVoici une meilleure idée de lecture. Si vous vous passionnez pour l’analyse littéraire et l’étude de personnages légendaires, l’ouvrage Littératures de Vladimir Nabokov, un condensé de ses cours universitaires dans lesquels je me plonge régulièrement, est fait pour vous. L’auteur de Lolita (qu’il me tarde de lire) décortique la psychologie des protagonistes de Mansfield Park, Bleak House, Crime et Châtiment, Anna Karénine, Madame Bovary et bien d’autres encore. Ce dernier pensait qu’il fallait avant tout s’intéresser aux détails, à la construction narrative et non à la vie de l’écrivain pour saisir le sens caché d’une œuvre. A mon sens, ces deux aspects sont tous aussi importants. Je ne me lasse pas de parcourir ce recueil bien plus dense que les « mémoires » faussement honnêtes de Susan Hill.

trois-maitres-stefan-zweig-9782253136286Et pour ceux qui raffolent des belles plumes, pourquoi ne pas lire Trois maîtres de Stefan Zweig, une biographie de Charles Dickens, Honoré de Balzac et Fedor Dostoïevski, que j’ai dévorée ces dernières semaines et dont je vais vous parler prochainement dès que je pourrai lui consacrer suffisamment de temps ?

Je vous retrouve très vite pour vous dévoiler mon avis sur le fameux roman gothique de Joyce Carol Oates,  La Légende de Bloodmoor.

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9 commentaires pour Bilan des lectures Novembre/Mars, partie 1.

  1. catysmiley dit :

    Salut!
    Plutôt que Amazon (où je faisais flamber ma carte bleue aussi avant) pourquoi ne vas-tu pas dans les charity shop? Je vis également en angleterre et par rapport à la France, je trouve ça tellement moins cher! Tu peux t’acheter des bouquins plus ou moins récents et en général la condition n’est pas trop mauvaise entre £0.60 a £2! Moi je dis ça vaut le coup! J’étais réticente au départ « non, j’aime mes livres neufs, non je sais pas qui l’a touché » et puis dépensant des fortunes et lisant beaucoup, je me suis résignée et on y fait des trouvailles!!Où es-tu en angleterre? Cornouailles d’où ton pseudo j’imagine?

  2. Armelle B. dit :

    Dostoïvski, Zweig et Nabokov, une trinité littéraire incontournable, en effet. Je lis avec admiration une suite de vos articles très détaillée qui prouve quelle lectrice de qualité vous êtes. Mieux qu’une simple universitaire car vous y mettez vos sentiments et une gourmandise réjouissante.

  3. denis dit :

    Nabokov et Zweig, je prends tout de suite… Tellement essentiels au 20e siècle

  4. maggie dit :

    Je ne connais pas ce livre de Susan Hill mais je sais que j’avais trouvé un de ses opus de la série Lafferton très mal écrit et je l’avais abandonné en revanche, je suis en train de lire autres rivages de nabokov ( son autobio ) et ses essais sur autobio m’intéresse énormément ! J’ai l’impression qu’il n’est pas facile à trouver…

    • missycornish dit :

      Oui c’est vrai que les traductions laissent un peu à désirer. Je n’ai pas encore lu Lolita mais je vais le lire dès que possible avant de me plonger par la suite dans une autobiographie de l’auteur.

  5. M de Brigadoon Cottage dit :

    J’aime assez ce genre de chronique où tu nous donnes un avis sur plusieurs de tes lectures ….

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