Becoming Jane, le film

Attention gros coup de coeur!

Qui a dit que Jane Austen n’avait pas connu l’amour vrai, le grand, l’intarissable ? Julian Jarrold réalisateur britannique de film et de télévision s’est lancé dans le récit biographique fictionnel de l’une des figures littéraires anglaises les plus lues depuis le début du XIXème siècle : celle de Jane Austen au printemps de sa vie lorsqu’elle n’était encore qu’une jeune femme inexpérimentée.

A la différence des sœurs Brontë qui n’ont pas éprouvé dans leur vie les affres des passions violentes et sans retenues qui peuplent pourtant leurs propres romans,  Jane Austen a bien failli se marier. Bien entendu, son histoire d’amour s’est mal terminée. Cette aventure malheureuse inspirera  deux  de ses chefs-d’œuvre Raison et Sentiments et Orgueil et Préjugés. Bien avant de devenir une grande écrivaine, Jane était une jolie jeune femme fantasque, talentueuse et passionnée mais  emprisonnée dans les conventions. Dans cette adaptation, on découvre que Jane (Anne Hathaway) a été courtisée par de nombreux admirateurs et n’a pas toujours été une « vieille fille » comme on le donne souvent à penser. Le film nous dévoile une femme touchante et férue de littérature sentimentale.

Alors qu’elle s’efforce de convaincre son entourage de sa crédibilité en tant que future écrivaine, Jane fait la rencontre de Tom (James McAvoy), un irlandais arriviste et arrogant sans le sou mais diablement séduisant. Une confrontation entre ces deux personnages, l’un citadin, l’autre campagnarde débute très vite entre eux. Tous deux entreprennent un voyage sur le chemin tortueux de l’amour, devisant et découvrant à travers leurs échanges de réflexions acerbes et d’ouvrages littéraires,  une facette inconnue de la personnalité de l’autre. Lui qui n’est pas docile se laisse peu à peu approcher par cette jeune femme pleine d’esprit et de volonté pour finalement succomber à son charme. Jane lui apprend l’humanité et l’indulgence, Tom quant à lui,  lui fait don de l’expérience manquante à ses écrits pour les rendre plus vraisemblables. L’entraînant dans les confins de l’Angleterre les plus malfamés pour la choquer et la pousser dans ses retranchements. Jane finit par s’éprendre du jeune rebelle. Défiant les tabous de leur société étriquée ces deux êtres que tout semble opposer à prime abord vont s’apprivoiser et s’aimer d’un amour infrangible mais impossible.

Dans ce film les personnages sont beaux tout en finesse et désespérément romantiques. Il y a beaucoup de scènes émouvantes telles que celle de l’escalier où  dans la pénombre, les deux héros se cherchent et se touchent à peine du bout des doigts, en oubliant un instant les  règles conformes à la bienséance. Ces êtres qui se frôlent, ces baisers passionnés, ces murmures de mots tendres aux creux de l’oreille. Qu’il est doux de rêver et d’aimer ! Il y a tous les ingrédients manquant cruellement aux romans de Jane Austen et  en particulier l’expression de sentiments spontanés.

 Comment ne pas fondre devant la déclaration d’amour passionnée que lance Tom (James McAvoy) à Jane sous l’arbre après le bal ? Ces scènes sont tout simplement sublimes. La mise en scène lorsque Jane (Anne Hathaway) parcoure des yeux la salle de bal pour chercher Tom est très réussie.  Jane languissante a le même regard fiévreux que Marianne quand elle guette Wickam dans Raisons et Sentiments, et son visage s’illumine lorsqu’il il apparait enfin devant elle. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi son cœur s’accélère à la vue du bel écossais. Ah ce James McAvoy ! On ne peut que l’adorer en mauvais garçon batailleur  et rebelle. Il est vrai que la complicité évidente entre les deux acteurs Anne Hathaway et James McAvoy rend la performance juste. Tout deux sont toujours dans le ton. Le seul bémol peut-être est la longueur du film qui aurait pu être un peu raccourcie mais cela n’ôte en rien  le plaisir de le visionner.

Le réalisateur pose un regard tendre mais aussi grave et non dénué d’ironie, sur un aspect peu connu de la vie de Jane. Ainsi nous découvrons que son apprentissage d’écrivaine s’est fait dans la douleur, celle du renoncement au seul homme qui aurait peut-être pu la rendre heureuse. Et même si la fin est prévisible, le film nous livre tout de même d’agréables surprises notamment ces petits joyaux de scènes hautement romanesques.

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11 commentaires pour Becoming Jane, le film

  1. Regena dit :

    Ⲣretty! This was an extremely wonderful poѕt.
    Thank youu for supplyig these ɗetails.

  2. Je suis totalement tombée sous le charme de ses films servis par de très bon acteurs! Ah MacAvoy dans le rôle du soupirant!;) Le meilleur passage est selon moi le dernier lorsqu’elle le revoit après tant d’années! Un film vraiment émouvant.

  3. Folfaerie dit :

    Contente que tu aies aimé aussi, c’était tellement romantique leur histoire, et j’aime vraiment beaucoup cette fin un peu amère, très nostalgique…

    Bon blog est très chouette, je vais aller m »y promener souvent d’autant que (et ça, ça m’amuse) tu as chroniqué les bouquins de L1, on va pouvoir comparer nos impressions ;-))
    A bientôt alors.

  4. Enigma dit :

    J’ai beaucoup aimé ce film, assez émouvant. Moi aussi je trouve McAvoy très charmant ^^

  5. Ondine dit :

    J’ai trouvé ce film sympa mais un peu terne. Tu as raison d’écrire que les acteurs principaux ont bein travaillé, lol. Je me reconnais dans le caractère (supposé) de Jane, c’est ce que je retiens de cette oeuvre.

  6. M de Brigadoon Cottage dit :

    tout à fait d’accord avec ton analyse sur l’esprit du film ,mais je ne suis pas du tout une fan de Mac Avoy que je trouve pour ma part très bof ! Mais chacun ses goûts !

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