Summerween (lectures et farniente en Normandie)

Assez lambiné! Après des mois de pause, l’envie de revenir parmi vous est devenue de plus en plus impérieuse ces dernières semaines. Il faut bien avouer que le temps morose et instable a sérieusement contribué à mon retour sur la blogosphère (où est donc cette fichue canicule?). Bien entendu, si j’ai délaissé quelque peu Art De Lire, vous vous en doutez bien, j’ai toutefois poursuivi mes lectures quotidiennes. Je me suis par ailleurs lancée le défi personnel de reprendre avec sérieux et régularité les lectures en version originale pour peaufiner et entretenir mon vocabulaire en anglais. Il y a quelques mois, j’ai découvert par le plus grand des hasards le phénomène anglo-saxon pour le mois original du “summerween”, une nouvelle tradition (inventée de toute pièce depuis le confinement) qui consiste à fêter Halloween en plein été lorsque le temps ne se prête pas vraiment aux grillades… Ce qui, reconnaissons-le, est le cas cette année. Bien entendu, je compte y participer à ma manière. La Normandie a été souvent sous la pluie depuis mi-juillet et bien que la nature n’ait jamais été aussi luxuriante et verdoyante par ici, cet excès d’eau a amené son lot d’inconvénients : la maison est humide, le climat est venteux et il fait un tantinet frisquet (le pull est donc de rigueur), la luminosité est faible et les possibilités d’excursions ont été quelques peu réduites dernièrement… On reste optimiste, le soleil a l’air de vouloir poindre le bout de son nez aujourd’hui!

Je me suis donc tout d’abord réfugiée sous mon plaid pour binge-watcher jusqu’à l’indigestion la série Sweet Magnolias, une joyeuse “cucuterie” idéale pour se préparer psychologiquement aux premiers frimas de l’automne (avec une sacrée avance cette année!). Cette série télévisée légère m’a procuré une sérieuse dose de dopamine, suffisante pour supporter avec sérénité ce satané crachin normand. On retrouve ici tout comme dans Virgin River, une petite bourgade typiquement américaine. La vie s’y écoule avec bonheur. Les habitants sont entreprenants, courageux (un brin conservateurs il faut l’avouer), respectueux des traditions et foncièrement bons… Bref, le paradis à la sauce USA. Les trois héroïnes sont “attachiantes”, il y a Maddie la rouquine, divorcée et sexy, la voluptueuse Dana, cuisinière chef hors pair et Helen, l’avocate carriériste et brillante. Toutes trois se réunissent toutes les semaines pour savourer un cocktail et évoquer leurs problèmes de cœur… Les deux premières saisons étaient prometteuses, la dernière est à mon sens complètement ratée car elle n’a pas échappé elle aussi au wokisme ambiant de Netflix. Les personnages masculins ont été sacrifiés au profit du capitalisme… Cela donne des hommes inconsistants, pleurnichards et faiblards avec le sex-appeal de nounours géants qui passent le plus clair de leur temps à s’excuser d’être des hommes (ça fait rêver). Les femmes même trompées deviennent meilleures amies avec leurs rivales (elles aussi victimes de la manipulation masculine toxique…) créant une sororité ridicule et peu crédible. J’ai trouvé ce dénouement aberrant et aux antipodes de la psychologie initiale des premiers épisodes. A priori, les scénaristes ont pris beaucoup de liberté dans la réécriture de l’histoire originale de Sweet Magnolias qui diffère heureusement grandement de cette troisième saison désastreuse et chaotique. 

sweet magniolias

Malgré ce point noir, j’ai tout de même englouti la saison complète en l’espace d’une quinzaine de jours, un vrai carnage! Aussitôt terminée et assez déçue par le dénouement trop expéditif et brouillon de la saison, je me suis empressée de commander le premier tome en VO de la saga familiale de Sherryl Woods qui a inspiré l’adaptation télé. Je sens que cela va devenir mon nouveau péché mignon durant ces prochains mois (il y a onze tomes de quoi largement s’occuper!).

ghost whisperer

J’ai également débuté la série tv The ghost whisperer sur Disney + sortie au début des années 2000. Je l’adore! Chaque épisode procure une touche de frisson et d’émotions. L’héroïne, Melinda, au regard de braise est douce et très sympathique ce qui la rend originale et étrangement à contre-courant en comparaison des figures féminines du moment un brin trop masculinisées à mon goût. Elle est à la fois incroyablement féminine, sexy et empathique mais malgré tout forte à sa façon. Cette touche féminine fait du bien, un peu de douceur dans ce monde brute n’a jamais fait de mal. Il est aussi rare de voir à l’écran un personnage jeune déjà en couple et toujours aussi investi. J’aime ainsi particulièrement sa relation avec son époux. C’est revigorant. Melinda n’enchaîne pas les relations amoureuses pour pouvoir affirmer son pouvoir d’attraction, elle est belle certes, mais tout ne tourne pas autour de son physique (ou de son derrière…). En somme, elle paraît très traditionnelle aujourd’hui car elle entretient une relation privilégiée avec le passé (elle tient d’ailleurs une boutique d’antiquités tout comme The good witch!).

La jolie brunette n’est pas seulement sublime, elle a aussi le don de communiquer avec les morts et a une mission très particulière et insolite, celle de les mener vers la lumière. Elle doit de ce fait accompagner les proches de ces défunts dans leur deuil. Je dois admettre que cette série met du baume au cœur et rend nostalgique. Elle a en outre très bien vieillie. Il y a cinq saisons (je viens de débuter la deuxième de quoi me faire patienter encore un peu avant la sortie de la dernière saison de Virgin River prévue septembre prochain) et je suis devenue totalement accro! 

C’est tout pour le petit écran. Quant au grand, si Barbie et Oppenheimer ont actuellement le vent en poupe (désolée je n’ai aimé ni l’un ni l’autre), j’ai aussi visionné le film Le manoir hanté inspiré de l’attraction de Disney. On parle peu de ce film et c’est bien regrettable. J’ai eu un vrai coup de cœur pour le scénario, le décor tout comme pour son ambiance « kitchouille » à souhait et déjantée. Une agréable surprise. Le héros est sacrément beau gosse (ce qui ne gâche rien, avouons-le). Les protagonistes sont bien esquissés, pas de woke excessif au programme et cela fait aussi un bien fou. L’histoire est surprenante car elle plante son décor dans une Nouvelle-Orléans intemporelle (bien qu’elle emprunte parfois une patte très 70’s). Il est difficile de savoir à quelle époque l’intrigue se déroule réellement, le réalisateur semble avoir pris un malin plaisir à brouiller les pistes. J’ai frissonné, sursauté de peur et rit aux éclats à plusieurs reprises. Bref, je me suis vraiment régalée! Voilà bien un film clairement sous-coté qui n’a pas bénéficié de suffisamment de communication mais qui deviendra, c’est certain culte, au même titre que Hocus Pocus ou que Casper. La bande-annonce:

Pour ma part, je suis conquise et je le reverrai avec plaisir. Un conseil, si vous souhaitez vous détendre, rêver et frissonner cet été en famille, ce film est fait pour vous, foncez! Cela consolera peut-être ceux qui comme moi ont été déçus par le dernier Indiana Jones si malaisant et décevant (malgré ses prouesses techniques qui tentent de faire rajeunir notre héros par le biais d’une pâle copie générée par une IA sans âme). Quel intérêt de gommer une fois encore toute l’essence du personnage en ajoutant encore et toujours l’acolyte féminine insupportable, condescendante et peu crédible qui (à la manière de She Hulk), sans aucun travail ni effort, surpasse la force masculine (bien évidemment) tout comme le talent d’Indiana Jones? Elle n’hésite pas au passage à le ridiculiser et l’humilier jusqu’à le faire passer pour un gâteux (au secours!). On frise l’overdose féministe. Ce film est foncièrement mauvais, les cascades sont par ailleurs grotesques et farfelues (les scènes où l’héroïne fonce tête baissée pour s’accrocher à une voiture à toute allure ou à un avion en plein décollage sont digne d’un navet bollywoodien). Ne soyons pas que négatifs, un bon point tout de même à la costumière pour sa reconstitution remarquable des tenues d’époque et notamment pour les vêtements rétros à tomber de l’héroïne qui donnent l’envie furieuse de faire du shopping pour la rentrée automnale prochaine … Je craque totalement pour sa veste en velours grenat, quelle merveille!

1_MAIN-Phoebe-Waller-Bridge

Trêve de bavardages, je vous retrouve cette semaine pour partager à nouveau mes billets habituels. Étant pour le moment encore plongée dans une lecture inquiétante, l’atmosphère du Summerween risque de prendre le pas sur les ambiances estivales, il me tarde d’ailleurs de vous parler de Quand on parle du diable, un roman exceptionnel d’un auteur franco-italien que je lis avec fébrilité. Cette pépite littéraire, un sacré pavé me tient en haleine depuis plusieurs jours! J’ai également achevé la lecture de The dead romantics, une comédie romantique en VO bien sympathique qui se déguste comme une friandise. Je vous prépare un petit billet à ce sujet. A bientôt!

Cet article a été publié dans Cinéma, La littérature fait son cinéma, Lire du fantastique, Summerween. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

9 Responses to Summerween (lectures et farniente en Normandie)

  1. Ravie de te lire de nouveau, Missycornish !! 🙂 Avec plein de références (dommage, « Barbie » me tentait bien…). Bonne reprise du rythme scolaire et une pensée pour ta puce ^_^. A bientôt !

  2. Avatar de Le Salon des Lettres Le Salon des Lettres dit :

    Comme toi j’ai détesté la saison 3 de « Sweet magnolias » ! Je trouve qu’il ne s’y passe rien de plus que dans la saison 2 alors je me suis ennuyée. Je l’ai quand même regardé car ce que j’aimais c’est l’ambiance (même si les personnages sont très conservateurs).
    « Ghost whisperer » est vraiment une bonne série ! J’aimerais bien la revoir un jour en intégralité car je ne l’ai vu que partiellement. Et je partage ton avis sur le film « La maison hantée » ;-P

    • Avatar de missycornish missycornish dit :

      Ah contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir autant apprécié La maison hantée. C’était un très bon divertissement. Je le reverrai pour Halloween avec plaisir.

  3. Avatar de rachel rachel dit :

    et bin tout un retour….pour le manoir, il y a un anti-disney permanent sur les sites, alors ils se sont amuses a detruire ce film…..j’attends qu’il passe sur la plateforme !
    Ce matin cela va etre oppenheimer….

    • Avatar de missycornish missycornish dit :

      Ah dommage! C’est vrai que Disney est de plus en plus détesté. L’entreprise a trop tiré sur la corde avec son cahier des charges woke et en particulier depuis l’annonce tant controversée du nouveau Blanche-Neige (que je ne compte pas voir d’ailleurs tant il a l’air ridicule…). Oppenheimer a été intéressant mais trop long et académique et un brin condescendant. Je n’ai pas compris l’engouement pour ce film.

  4. Avatar de cora85 cora85 dit :

    Je ne connaissais pas le summerween; intéressant !
    Je vais bientôt aller voir « Barbie », et espère ne pas être déçue…
    J’aime beaucoup « Ghost Whispers (quel beau prénom que Melinda !), mais je n’ai vu que très peu d’épisodes ; dans mon souvenir, la relation qu’elle entretient avec son mari m’avait beaucoup plu.
    C’est drôle, j’ai lu une critique similaire à la tienne concernant « Le manoir hanté »; s’il est aussi génial que « Hocus Pocus » et « Casper, cela promet ! Je suis une grande admiratrice de l’attraction, mais la bande-annonce ne m’a pas donné particulièrement envie.
    Merci pour ces critiques, et bonnes lectures !
    Bonne semaine aussi, en passant!

    • Avatar de missycornish missycornish dit :

      Contente de te lire Cora! Toujours aussi fidèle au poste! merci. Oui c’est un petit régal ce nouveau film Disney. J’ai vraiment beaucoup aimé. C’est un bon film. J’adore aussi l’attraction et espère pouvoir retourner au parc cet hiver pour le faire découvrir enfin à ma fille. Bonne soirée!

      • Avatar de cora85 cora85 dit :

        C’est toujours un plaisir de te lire, c’est sincère ! Mon petit doigt me dit que ta fille va beaucoup aimer ce parc…Merci à toi, et bonne nuit !

Répondre à rachel Annuler la réponse.