The Serpent/ Soirée Ciné Popcorn#8

OIP (4)Cette semaine, pour honorer mon rendez-vous mensuel Soirée Ciné Pop corn, j’ai “binge-watché” The serpent, une mini-série policière britannique particulièrement haletante, en huit épisodes. Le filon du True Crimes semble avoir actuellement le vent en poupe sur Netflix. Dirty John suivi de Dirty Betty (mon billet ici) avait tous deux rencontré un certain succès lors de leurs premières diffusions en 2018 et 2020. Avec The Serpent produit par la BBC, Netflix monte encore d’un cran en nous proposant une série hautement addictive, d’une grande qualité et dont le scénario est étonnamment bien ficelé. Un tour de force !

Cette série anglaise très originale retrace le parcours invraisemblable de Charles Sobhraj, un négociant français en pierres précieuses ainsi que de sa compagne Marie-Andrée Leclerc, une Québécoise, accusés d’avoir commis une quinzaine de meurtres sanglants en Asie durant les années 70. Ce duo, qui rappelle bien évidemment le destin trouble de Bonnie & Clyde, avait détroussé des touristes occidentaux, pour la plupart de jeunes hippies, en les droguant, avant de les assassiner dans le seul but de prendre leurs identités. Le couple infernal accompagné de leur fidèle acolyte, Ayay Chowdhury, a sévi à travers toute l’Asie et en particulier en Thaïlande, au Népal et en Inde. Une gigantesque chasse à l’homme a  d’ailleurs été menée par Interpol durant les années 1975 et 1976. 

Traqué par un diplomate néerlandais ainsi qu’une poignée de touristes, Charles Sobhraj deviendra un personnage médiatique. La presse s’emparera de son histoire et en fera un héros à la notoriété discutable…

Autant l’avouer sans détour, cette série m’a happée d’un bout à l’autre ! Je suis restée scotchée sur mon divan. The Serpent revient sur la période tant controversée de “l’Hippie trail” quand de jeunes touristes quittaient l’Europe avec peu de sous en poche et un simple sac sur le dos pour s’embarquer vers l’Asie. Cette tendance qui a pris de l’ampleur dans les années 60 puis 70 consistait à fuir la sédentarité occidentale pour s’embarquer dans une aventure humaine mémorable. Malheureusement, cette épopée se clôturait bien souvent dans la mendicité, faute de moyens. Les jeunes touristes bien insouciants ont terminé la plupart dans des bouges insalubres … Charles Sobhraj a saisi cette chance pour dépouiller ces grands naïfs…

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Ce personnage masculin charismatique est par ailleurs franchement glaçant. Il hypnotise ses proies avec la même dextérité qu’un cobra. Plutôt bel homme, cultivé et d’une intelligence fine, le Serpent a ainsi donc nourri de nombreux fantasmes. Bien qu’il croupit encore actuellement dans les geôles népalaises, il continue pourtant de fasciner les médias qui gardent toujours un œil scrutateur sur ses frasques. Et croyez-le ou non, elles sont nombreuses… 

L’acteur français Tahar Rahim incarne à la perfection cet homme inquiétant. Charles Sobhraj alias Alain est un homme dangereux qui, sous des dehors amicaux et serviables, dissimule une personnalité fourbe et calculatrice. Détruire pour réussir, assassiner pour détrousser, tout est permis pour parvenir à ses fins. Le timbre de voix lent et hypnotisant, presque inhumain et dénué d’émotion qu’emprunte l’acteur est une trouvaille excellente. J’ai été bluffée par sa performance à l’écran, moi qui de coutume déplore le manque de professionnalisme des artistes français. L’acteur semble ici parfois même habité par l’âme noire de Charles Sobhraj. On en tremble d’effroi.

Si cet homme machiavélique est bien évidemment le principal pillier de cette mini-série, d’autres personnages ont eux aussi leur importance. Herman Knippenberg, ce jeune attaché d’ambassade néerlandais, épris de justice, force ainsi l’admiration. Certes, cet homme de l’ombre est davantage discret. Cependant, il est bel et bien le véritable héros de l’histoire. Grâce à lui, le Serpent sera finalement pris au piège. Sa traque infatigable se fera au détriment de sa vie de couple qui pâtira de cette obsession quelque peu malsaine. Lorsque Herman décide de s’attaquer à cette affaire non classée, il jette un sacré pavé dans la mare. Son ambassadeur tentera par ailleurs de décourager cette initiative qu’il juge inappropriée pour un fonctionnaire…

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J’ai de ce fait aimé le développement psychologique des personnages même secondaires, extrêmement bien fouillé et ambigu, en particulier la relation qu’entretient Monique avec Alain qui est franchement glauque. Ce dernier a une emprise presque diabolique sur elle. Il l’a façonné à son image et elle le suit aveuglément dans ses délires de mégalomaniaque. 

Jenna Colman, repérée dans Doctor Who est parfaite dans son rôle de femme si amoureuse qu’elle en frise la folie. Elle incarne à merveille la duplicité féminine. Son admiration et sa confiance quasi imperturbables en son amant sont déconcertantes. Monique se doute bien que son Alain n’est pas un ange et qu’elle flirte chaque jour avec la mort mais comment résister quand son amant possède le charme du diable? On comprend aisément qu’une femme ait pu tomber dans sa toile. 

Pour conclure, la BBC nous dévoile une fois de plus une brochette d’acteurs exceptionnels. La direction est impeccable et les stylistes ont fait un travail remarquable. Cette reconstitution fantasmée des années 70 est séduisante même si elle manque sûrement parfois d’authenticité. Reste que les costumes de Marie-Andrée alias Monique sont magnifiques. J’ai repéré quelques tenues dont j’aimerais m’inspirer. Lunettes de soleil teintées, cols pelles à tartes, blouses fluides et fleuries, tout y est. Des images d’archives ont par ailleurs été intégrées au fil de la série pour renforcer encore la crédibilité de l’histoire.

En outre, l’intrigue rythmée nous tient en haleine jusqu’au dernier épisode. Pas de scènes de sexe à tout va, ni de violence excessive, juste la dose nécessaire pour instiller le malaise et nous faire ressentir la touffeur d’un paradis qui finalement a tout l’air d’un enfer sur terre…. Nous voilà à notre tour subjugués. 

En bref : cette mini-série surprenante vaut sacrément le détour. Elle aborde également au passage avec beaucoup de finesse les déviances des voyages improvisés … On y réfléchira à deux fois avant de se lancer dans l’inconnu… Un sans faute pour ce thriller psychologique ébouriffant !

La bande-annonce:

Nouvelle participation au challenge Le mois anglais !

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16 commentaires pour The Serpent/ Soirée Ciné Popcorn#8

  1. Chicky Poo dit :

    Bon alors moi je dois avouer que je n’ai pas autant accroché que toi. Je me suis beaucoup ennuyée, je n’ai pas accroché au rythme, trop lent pour moi malheureusement, et très répétitif à mon sens… Après, j’ai trouvé Tahar Rahim plutôt quelconque je dois avouer ^^ Bref, je suis loin de ton avis 😀 Mais j’ai l’impression d’être une des rares à l’avoir si peu appréciée cette série, tout le monde en dit beaucoup de bien ^^

  2. alexmotamots dit :

    Les années 70 ont le vent en poupe : Les petits Meurtres sur France 2 se déroulent aussi dans ces années.

    • missycornish dit :

      Bonjour Alex ! Oui j’adore cette période. La mode pour les femmes était très chouette. Les petits meurtres sur France 2 me tentent beaucoup. 😊 Je vais jeter un œil pour les trouver.

  3. cora85 dit :

    J’ai vraiment hâte de la regarder !
    Je te conseille la saison 1 de « Dirty John », « The wilds » et « Plan B ».
    Passe un très bon week-end !

  4. Alban dit :

    Merci pour ce partage, je voulais le regarder mais je n’ai plus Netflix, grosse frustration ! Bonne journée Alban https://linktr.ee/albanfreneau

    • missycornish dit :

      Bonjour Alban! Ah mince ! C’est en effet frustrant. C’est vrai sur Netflix, il y a finalement parfois quelques trésors. C’est rare mais ça arrive. Très bonne journée. 😊

  5. Marjorie de Bazouges dit :

    Waou! Je sens que nos soirées puzzas vont être glaciales !😉😉

  6. rachel dit :

    Oh oui l’epoque du Kilimandjaro….en tout cas cette serie semble vraiment bien bonne….ouah….tu donnes vraiment envie

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